Face à l’explosion des escroqueries, notamment sur Internet, l’Autorité des marchés financiers a récemment détaillé la marche à suivre pour ne pas se faire flouer.
Placements : comment éviter les arnaques ?
Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), près de trois Français sur dix (28 % exactement) disent avoir déjà été démarchés pour investir dans des produits financiers. Parmi eux, 5 % déclarent avoir été victimes d’une arnaque. C’est pourquoi, le « gendarme de la Bourse de Paris » a publié sur son site Internet des conseils pour éviter ce type d’escroqueries. En réalité, l’AMF a réuni sur une seule page les articles, vidéos et infographies que le régulateur a déjà diffusés sur ce phénomène en plein développement.
La technique utilisée est souvent la même. Par le biais d’une publicité sur Internet ou d’un influenceur sur les réseaux sociaux vantant un placement (investissement dans le diamant, les crypto-monnaies, les vins, les panneaux solaires…), au rendement mirobolant et soi-disant sans risque, l’internaute ou le mobinaute clique sur un lien qui le renvoie vers un formulaire en ligne. Il est invité à indiquer, notamment, son adresse e-mail et/ou son numéro de téléphone. Certains escrocs récupèrent également des coordonnées via de faux sites marchands ou de faux profils sur les sites de rencontres.
Peu de chances de récupérer son argent
Le particulier est ensuite contacté par e-mail ou par téléphone par un pseudo conseiller financier. Celui-ci le pousse à effectuer rapidement un versement afin de profiter des conditions de rémunération prétendument exceptionnelles du placement. Pour amadouer l’épargnant, l’escroc peut lui conseiller de commencer par une petite somme d’argent. Le compte affiche rapidement une plus-value. L’épargnant est incité à verser une plus grosse somme. Les gains (virtuels) s’accumulent jusqu’au jour où l’investisseur décide de réaliser un retrait.
Une commission ou une taxe est alors exigée pour pouvoir récupérer l’argent. Mais dans la plupart des cas, aucune somme n’est créditée à l’épargnant. Celui-ci essaie alors de contacter par e-mail et/ou téléphone son interlocuteur. En vain. Il arrive même que le site du pseudo acteur financier ne soit plus en ligne. L’investisseur peut porter plainte auprès d’un commissariat de police ou d’une gendarmerie. Mais « les chances de récupérer [son] argent sont minces, d’autant que beaucoup d’escrocs agissent depuis l’étranger », prévient l’AMF.
Des vérifications à mener
D’où l’importance d’être vigilant et de respecter certaines règles. En premier lieu, l’AMF recommande de ne pas remplir de formulaire en ligne, dès lors que la société n’a pas pignon sur rue. Comme des arnaqueurs n’hésitent pas usurper l’identité de banques, d’assureurs ou de courtiers de renom, il faut contrôler si l’adresse URL correspond bien à l’établissement. S’il s’agit d’une société financière, de paiement ou de crédit, le particulier doit vérifier qu’elle est bien enregistrée au Registre des acteurs financiers (Regafi). Les courtiers et plateformes doivent, eux, être immatriculés à l’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias).
Au téléphone, le particulier doit poser des questions au conseiller sur sa société. Il doit lui demander de lui envoyer les conditions générales de vente (CGV) du placement ou leur équivalent. Quoi qu’il en soit, il doit prendre un délai de réflexion pour mener les vérifications sur regafi.fr ou orias.fr et consulter la documentation. Il ne doit, dans tous les cas, pas communiquer ses coordonnées bancaires. Si le conseiller est trop insistant, il faut couper court à la conversation. Au moindre doute, l’AMF conseille les particuliers de contacter sa plateforme Assurance Banque Info Services, au 34 14.