Oui, on peut échapper à la taxe de 7,5 % sur les gains de l’assurance vie à condition de bien calibrer ses retraits pour que la part des gains retirés de tous ses contrats ne dépasse pas 4 600 euros par an pour un célibataire, ou 9 200 euros par an pour un couple.
Comme on l’a vu, il faut d’abord identifier la part des gains taxables pour calculer le montant de retraits à ne pas dépasser afin que les gains restent en-dessous des seuils d’exonération. Ce calcul dépend de chaque contrat.
Imaginons par exemple que vous ayez un autre contrat de plus de huit ans, sur lequel vous avez effectué des versements plus récents qui n’ont pas encore autant fructifié. Pour 85 000 euros de versements votre capital atteint 100 000 euros. La différence de 15 000 euros correspond à vos gains, soit 17,6 % de gains par rapport à vos versements (15 000 sur 85 000 = 17,6 %) mais 15 % du capital accumulé. En cas de retraits, le fisc considère que 85 % de vos retraits correspondent à la récupération de vos versements, et 15 % correspondent à des gains. Pour être exonéré de la taxe de 7,5 %, les gains retirés doivent rester inférieurs à 4 600 euros. Quel montant de retrait peut-on faire sur ce contrat sans que les gains dépassent 4 600 euros ? Quel est le montant dont 15 % représentent 4 600 euros ? Il suffit de faire la division suivante : 4 600 euros (seuil d’exonération) divisés par 0,15 (part des gains dans le contrat), et on obtient le résultat de 30 666,66 euros. A l’inverse, on peut vérifier que 30 666,66 X 15 divisé par 100 = 4 600 euros. On peut donc effectuer 30 666,66 euros de retraits sur ce contrat dans l’année sans retirer plus de 4 600 euros de gains, et donc échapper à la taxe de 7,5 % frappant les gains au-dessus de ce seuil.
Ces calculs sont très utiles si vous pensez avoir besoin de sortir des capitaux importants de vos assurances-vie pour financer un gros investissement dans deux ou trois ans. Dans notre dernier exemple, si le souscripteur attend d’avoir besoin de son argent pour sortir les 100 000 euros de son assurance vie d’un coup, il retirera la totalité des 15 000 euros de gains dans l’année et payera 7,5 % de taxe forfaitaire sur la part des gains dépassant l’abattement (plus les prélèvements sociaux qui n’ont pas déjà été prélevés sur le fonds en euros). Il peut avoir intérêt à maximiser les retraits exonérés de ce contrat, quitte à replacer l’argent en attendant sur un nouveau contrat. Notre souscripteur peut par exemple retirer 30 666,66 euros tout de suite, 30 666,66 euros l’année prochaine, et encore 30 666,66 euros la suivante, puis 8 000 euros début janvier de l’année suivante (pour simplifier les calculs il n’a aucun nouveau gain sur cette période). En fractionnant les retraits de ses 15 000 euros de gains, il aura ainsi économisé la taxe forfaitaire à 7,5 % sur les retraits de gains dépassant 4 600 euros par an.
S’il a replacé cet argent sur un nouveau contrat dont il sort au bout de deux ans et demi, les gains du nouveau contrat subiront des prélèvements à des taux plus élevés, mais comme ces gains seront plus faibles, l’opération restera avantageuse sur le plan fiscal.
Attention, si l’on a déjà effectué des retraits il faut en tenir compte. Les calculs sont alors beaucoup plus complexes. En effet, il faut déduire une partie des retraits antérieurs, correspondant aux versements, et non à des gains. Or, comme on l’a vu, la part des gains et des versements retirés dépend, pour chaque retrait, de la proportion de gains accumulés dans le contrat. Cette proportion étant différente à chaque époque, en fonction des performances du contrat et des intérêts du fonds en euros, il faut se faire aider par son assureur ou l’intermédiaire distributeur du contrat, qui doit pouvoir accéder à ces informations pour calculer précisément les seuils de retrait au-delà desquels les gains retirés subiraient la taxe de 7,5 %.
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