Les taux d’intérêt ont fortement progressé depuis le début de l’année. Vous souhaitez tirer profit de ce nouveau contexte ? Placement-direct.fr vous donne des pistes d’investissement pour votre contrat d’assurance vie.
Obligations : comment profiter de la hausse des taux ?
La hausse des taux d’intérêt, rapide et brutale depuis le début de l’année, réveille le marché obligataire. Ces placements, peu voire pas rémunérateurs depuis plusieurs années, retrouvent des rendements très attractifs et jouent à nouveau leur rôle d’actif de diversification dans votre contrat d’assurance vie.
La hausse des taux fait baisser les obligations
Quand les taux montent, le prix des obligations baisse. C’est le premier effet d’une hausse des taux. Cela peut sembler paradoxal, c’est pourtant logique, car les anciennes obligations moins rémunératrices deviennent moins attractives, et sont dévalorisées, par rapport aux nouvelles obligations offrant des taux de rendement supérieurs.
Prenons un exemple : vous souscrivez un emprunt d’Etat à 10 ans rapportant 1 % par an. Le lendemain, le taux du marché des emprunts d’Etat monte à 2 %. Vous pouvez bien sûr choisir de conserver votre obligation jusqu’au remboursement. Dans ce cas vous supporterez un manque à gagner de 1 % par an. Mais si vous devez vendre, qui voudra de ce titre obligataire rapportant 1 % par an alors que l’on peut en souscrire à 2 % ? Il faudra alors baisser le prix, dans cet exemple de peu ou prou 10 %, pour que les coupons de votre obligation et son remboursement procurent un rendement annualisé de 2 %.
Vous en aurez également déduit que plus l’échéance de remboursement d’une obligation est lointaine, plus celle-ci est pénalisée en cas de hausse des taux d’intérêt. A l’inverse plus l’échéance est courte, plus vite vous pourrez remplacer vos obligations remboursées en achetant des emprunts mieux rémunérés. Les obligations à court ou moyen terme sont ainsi moins sensibles aux mouvements de taux.
Comment s’affranchir du risque d’évolution des taux ?
Quand on possède des obligations (à taux fixe), la hausse des taux d’intérêt ne change pas leurs caractéristiques, le montant de leur coupon ou celui de leur remboursement. Les fluctuations du prix des obligations sont liées à leur cotation sur les marchés financiers, où elles sont comparées en permanence pour faciliter leur valorisation en cas de revente.
Si vous conservez vos obligations jusqu’à leur remboursement, la hausse des taux n’occasionne pas de perte réelle.
« La baisse du prix d’une obligation sous l’effet d’une hausse des rendements (hors défaut de l’émetteur) n’est qu’une perte d’opportunité, elle révèle que si vous aviez attendu pour investir vous auriez eu plus de revenus futurs. La baisse du prix d’une obligation ne vous appauvrit pas : vous retrouverez votre investissement à l’échéance, sans perte ! », expliquait récemment le président de l’Association française des investisseurs institutionnels (AF2i), qui regroupe les grands investisseurs français, comme les compagnies d’assurance ou les caisses de retraite.
Des fonds à échéance pour verrouiller les rendements
La plupart des placements en obligations subissent de plein fouet la hausse des taux d’intérêt. En effet, ils n’ont généralement aucune échéance de remboursement. Qu’il s’agisse de placements en obligations à court terme, à moyen ou à long terme, ces fonds renouvellent en permanence leur portefeuille, de sorte qu’ils n’arrivent jamais au remboursement du capital.
Mais pas tous. Il existe certains fonds d’obligations à échéance, parfois appelés « fonds de portage », car ils investissent dans un portefeuille d’obligations en vue de les conserver jusqu’à leur remboursement. L’intérêt de ces fonds par rapport à des obligations classiques est de vous procurer une diversification des emprunts sélectionnés, afin de réduire les risques liés aux éventuelles difficultés de remboursement des emprunteurs.
Surtout, ces fonds permettent de « verrouiller » un rendement quasi-certain au moment de leur souscription, qui restera stable jusqu’à l’échéance. Si vous achetez un fonds obligataire à échéance quand son portefeuille procure un rendement de 5 %, vous pouvez compter sur ce rendement jusqu’à l’échéance de remboursement du fonds, quelle que soit l’évolution des taux sur les marchés.
6 fonds d'obligations à échéance disponibles chez Placement-direct.fr
Nom du fonds (code ISIN) |
Evolution sur 1 an(1) | Volatilité | Taux du portefeuille(2) | Echéance de remboursement | Note de credit(3) |
Carmignac Credit 2025 A EUR Acc (FR0013515970) |
-16,13 % | 5,54 % | 6,5% | Oct. 2025 | BBB |
La Française Rendement Global 2028 RC EUR (FR0013439403) |
-20,18 % | 8,70 % | 10,16% | Déc. 2028 | B+ |
La Française Rendement Global 2028 + RC (FR0013439817) |
-20,79 % | 12,27 % | 9,38% | Déc. 2028 | B+ |
Sanso Objectif Durable 2024 A (FR0010813329) |
-7,50 % | 3,49 % | 6,20% | Déc. 2024 | BB+ |
SWISS LIFE BHY Opp 2026 EUR R Cap (LU2182441571) |
-19,69 % | 9,00 % | 8,71% | Juin 2026 | B+ |
Tikehau 2027 R-Acc-EUR (FR0013505450) |
-16,38 % | 7,51 % | 8,9% | Déc. 2027 | BB- |
(1) Performances au 7/10/2022.
(2) Taux du portefeuille = taux actuariel moyen des titres détenus.
(3) Note de crédit moyenne du portefeuille : les notes de crédit vont du plus solvable (AAA) au plus risqué (C).
Ces supports en unités de compte présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne présagent pas des performances futures.
Le rendement de chaque fonds à échéance dépend des obligations dont il effectue le « portage ». Les taux varient en effet selon la solidité des emprunteurs et l’horizon de remboursement. Les fonds à l’échéance la plus proche étant les moins risqués, leur rendement est généralement inférieur. Les fonds à échéance plus lointaine sont potentiellement plus rémunérateurs, mais ils peuvent aussi connaître des variations plus fortes et une plus forte proportion d’incidents ou défauts de paiement des emprunteurs.
Pour les emprunteurs notés BB, ces incidents se traduisent en moyenne par des pertes de 1,9 % au bout de deux ans, 6,4 % après cinq ans et 11,6 % au bout de dix ans, selon une étude de S&P Global Ratings Research. Tandis que pour les obligations d’émetteurs moins solvables notées B, les pertes liées aux défauts sont historiquement bien supérieures : 7,8 % au bout de deux ans, 17,3 % après 5 ans, et 24,6 % au bout de dix ans.