En dépit de l’inflation, la part des revenus épargnée par les ménages devrait grimper en fin d’année, d’après les dernières prévisions de l’Insee.
Malgré l’inflation, le taux d’épargne tient le coup
La dernière note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) s’intitule « Un automne lourd de menace pour l’Europe ». C’est dire si le document de 28 pages, dévoilé le 6 octobre 2022, ne prête guère à l’optimisme.
Guerre en Ukraine, difficultés d’approvisionnement en composants électroniques, envolée des prix de l’énergie, ralentissement de l’économie américaine, paralysie de la Chine à cause de la politique « zéro Covid », resserrement des politiques monétaires des principales banques centrales… Les nuages s’amoncellent dans le monde et notamment au-dessus du Vieux Continent. Selon l’Insee, le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de 0,2 % en Italie et même de 0,5 % en Allemagne au quatrième trimestre 2022.
Mieux que le quatrième trimestre 2021
La France devrait, elle, s’en tirer légèrement mieux avec une croissance nulle (0 %) durant la même période. Autre bonne nouvelle : le taux d’épargne (c’est-à-dire la part des revenus disponibles épargnée) des Français va se redresser. Après être tombé à 15,5 % au deuxième trimestre, l’indicateur est remonté à 16,7 % au troisième trimestre et pourrait même grimper à 17,2 % sur les trois derniers mois de l’année. Soit 0,2 point de pourcentage de plus que le taux d’épargne du quatrième trimestre 2021 (17 %) !
Certes, le taux d’épargne des ménages devrait se situer à 16,6 % sur l’année, contre 18,7 % en 2021 et 21 % en 2020, souligne l’Insee. Reste que ces deux exercices sont peu représentatifs, les Français ayant massivement épargné durant ces périodes faute de pouvoir consommer à la suite des confinements et fermetures des commerces, cafés, restaurants et autres lieux culturels et de loisirs instaurés pour freiner l’épidémie de Covid.
Stabilité du pouvoir d’achat
Si le taux d’épargne reprend des couleurs, c’est parce que le revenu disponible des Français devrait croître de 4,7 % en 2022. Cette hausse résulte des renégociations salariales dans les entreprises, ainsi que des mesures de soutien mises en place par le gouvernement, comme le déblocage exceptionnel de l’épargne salariale, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires ou les revalorisations des retraites et des prestations sociales.
Par ailleurs, grâce notamment au bouclier tarifaire qui bloque les prix du gaz et de l’électricité pour les ménages et aux remises à la pompe, l’inflation devrait atteindre « seulement » 5,2 % en France en 2022 (10 % aux États-Unis). Du coup, le pouvoir d’achat des ménages devrait rester peu ou prou stable. Rassurés sur leur capacité financière, nos compatriotes devraient épargner de plus belle.