Immobilier : la pierre-papier attire de nouveau les Français

Publié le 01 septembre 2021 | Article
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Assurance vie
Pierre-papier

Après un trou d’air suite à la propagation de l’épidémie de Covid-19, la collecte nette des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) retrouve des couleurs.

    Les épargnants ont de nouveau de l’appétit pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). D’après les statistiques de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) et de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) rendues publiques fin juillet 2021, la collecte nette (la différence entre les achats et les cessions de parts) des SCPI a atteint 1,95 milliard d’euros au 2ème trimestre. Soit une hausse de 16 % par rapport au 1er trimestre.
    Comparée au 2ème trimestre 2020, la progression s’élève même à 126 % ! Il faut dire que cette période a été marquée par le premier confinement instauré du 17 mars au 10 mai 2020 à la suite de la propagation de l’épidémie de Covid-19. Parce que l’économie de tout le pays était mise sous cloche, mais aussi parce que les incertitudes - sur la situation économique en général et sur le marché immobilier en particulier - étaient fortes, la collecte nette des SCPI était tombée à 0,9 milliard d’euros.

    Les supports en unités de compte présentent un risque de perte en capital. Les performances passées ne présagent pas des performances futures.

    Près de 2 milliards d’euros de collecte nette au 2ème trimestre 2021

    Depuis, la courbe se redresse lentement mais sûrement : 1 milliard d’euros au 3ème trimestre 2020, 1,6 milliard d’euros au 4ème trimestre 2020, 1,7 milliard d’euros au 1er trimestre 2021 et donc plus de 1,9 milliard au 2ème trimestre 2021. Le niveau de collecte nette demeure, toutefois, inférieur au niveau inédit de 2,6 milliards d’euros enregistré entre janvier et mars 2020, c’est-à-dire juste avant l’accélération de la pandémie. « Si la reprise est plus difficile pour certains gestionnaires adossés à des groupes bancaires, la plupart des réseaux ont déjà retrouvé les niveaux de collecte d’avant crise sanitaire », constate Jean-Marc Coly, président de l’Aspim, cité dans le communiqué.

    Les SCPI de bureaux (investies dans des immeubles loués à des entreprises) continuent à largement dominer le marché. Elles ont drainé à elles seules plus de la moitié (53 %) des montants collectés entre avril et juin 2021. Les SCPI à prépondérance « santé et éducation » (cliniques privées, Ehpad, centres de formation, résidences étudiantes…) profitent de « l’effet Covid » : elles ont représenté 23 % de la collecte du 2ème trimestre.

    Les SCPI à « stratégie diversifiée » arrivent au troisième rang, avec 16 % de la collecte. Elles correspondent, selon la nouvelle classification de l’Aspim, à des fonds immobiliers non cotés composés d’au moins trois classes d’actifs différentes sans qu’aucune d’entre elles ne dépasse 50 % de l’allocation globale. Contre toute attente, avec seulement 4 % de la collecte, les SCPI à prépondérance « logistique et locaux activité » ne surfent pas sur l’essor du e-commerce qui se traduit par un développement des entrepôts en périphérie des villes. Les SCPI « résidentiel » (logements d’habitation) restent minoritaires (2 % de la collecte). Tout comme celles positionnées dans les commerces (2 % également), qui souffrent du déclin des ventes « physiques ».

    Succès des souscriptions via l’assurance vie

    Plusieurs facteurs expliquent le retour sur le devant de la scène des SCPI. À l’image du Livret A et de l’assurance vie, la « pierre papier » bénéficie des 245 milliards d’euros de surplus d’épargne engendrés par la crise sanitaire. L’adossement à un actif réel, sans oublier l’aspect « valeur refuge » de l’immobilier, rassurent les épargnants en cette période troublée. Ces derniers ont également compris l’intérêt de diversifier leur épargne, afin de limiter les risques de perte et accroître le potentiel de rendement.

    Avec un taux de distribution de valeur de marché (TDVM) à 4,18 % en moyenne en 2020, les SCPI offrent justement une belle rentabilité. Enfin, les parts de fonds immobiliers non cotés sont de plus en plus souscrites dans le cadre des supports unités de compte (UC) de l’assurance vie. L’Aspim observe que, depuis janvier, près de 250 millions d’euros sont collectés chaque mois via des UC. En cas de retrait (appelé « rachat »), l’assureur verse au souscripteur la valeur de cession de la part de SCPI, charge à lui de la vendre ensuite sur le marché secondaire. De quoi accroître grandement la « liquidité » du support d’investissement par rapport à une détention en direct. 

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