Avec une collecte nette de près de 30 milliards d'euros l'an dernier, l'assurance vie signe sa meilleure performance depuis 14 ans, selon les dernières données de la profession.
Assurance vie : un excellent cru 2024

L’année 2024 restera dans les annales de l’assurance vie. D’après les statistiques dévoilées le 31 janvier 2025 par France Assureurs, les cotisations (versements) ont dépassé l’an passé les prestations (rachats totaux et partiels, sorties en rentes viagères, décès d’assurés) de 29,4 milliards d’euros. Il s’agit de la collecte nette de l’assurance vie la plus élevée depuis 2010.
Il faut dire que les versements sur les contrats ont progressé de 14% en 2024 pour atteindre 173,3 milliards d’euros. Dans le même temps, les retraits ont baissé de 5%, à 143,9 milliards d’euros. Plusieurs raisons expliquent cette dynamique.
En moyenne, les Français mettent 17% de leurs revenus de côté, ce qui porte le taux d’épargne de nos compatriotes à un niveau record. L’instabilité politique du pays et les tensions géopolitiques mondiales les poussent à thésauriser. Par ailleurs, compte tenu des taux de crédit élevés, certains repoussent leur projet d’achat immobilier à plus tard.
Des rendements sur le fonds en euros plus attractifs
À ce contexte favorable à l’épargne en général et à l’assurance vie en particulier, s’ajoutent des considérations de marché. Face à la concurrence du Livret A dont la rémunération avait été gelée à 3% jusqu’au 31 janvier 2025, la majorité des assureurs vie ont puisé dans leurs réserves financières pour doper le rendement de leur fonds en euros. Beaucoup ont boosté leur taux en contrepartie de versements conséquents ou d’une part minimum investie dans les unités de compte (UC).
Les UC constituent justement la dernière explication aux bons résultats de l’assurance vie en 2024. Largement investies sur les marchés boursiers, ces supports ont profité de la belle performance des actions, notamment Outre-Atlantique. Tirés par les perspectives de développement de l’intelligence artificielle, le S&P 500 (l’indice des 500 plus grandes entreprises américaines cotées) et le Nasdaq (riche en valeurs technologiques) ont respectivement progressé de 23,3% et de 24,8% l’an dernier.
Bonnes perspectives en 2025
Pour autant, les unités de compte ont représenté seulement 38% de la collecte brute de l’assurance vie en 2024, contre 40% en 2023. Il faut dire que le CAC 40 a, lui, reculé de 2,1% l’an passé. Au final, l’encours (les versements cumulés, majorés des intérêts annuels des fonds en euros et des plus-values latentes des UC) s’est situé à 1.989 milliards d’euros au 31 décembre 2024, en hausse de 4,2% sur 12 mois.
La barre des 2.000 milliards d’euros pourrait être franchie en 2025, tant les perspectives sont bonnes pour l’assurance vie cette année. Compte tenu du recul de l’inflation, le taux du Livret A (dont la rémunération est corrélée entre autres à la hausse des prix à la consommation) a été abaissé à 2,4% au 1er février. Et avec la baisse de taux d’intérêt engagée par la Banque centrale européenne (BCE), les comptes à terme (CAT) sont moins rentables. Quant au taux d’épargne des Français, il demeure, pour l’heure, à un niveau stratosphérique.