Bien qu’ils soient assez répandus, les produits d’épargne-retraite demeurent mal compris. « 12,5 millions de personnes détenaient un contrat de retraite supplémentaire en cours de constitution auprès de sociétés d’assurance, soit 18 % de la population française et plus de 40 % de la population active », expliquait l’an dernier Jean-Pierre Thomas, président du Cercle de l’Epargne et auteur d’une loi sur les fonds de pension en 1997, avortée par l’alternance politique.
Avec 220 milliards d’encours d’épargne, selon Bercy, les produits d’épargne retraite sont répartis aujourd’hui en trois grandes catégories : les Perp ouverts à tous ; les contrats Madelin réservés aux travailleurs non-salariés (TNS : indépendants, commerçants, professions libérales…) ; et les contrats de retraite d’entreprise ou destinés aux fonctionnaires (PERE dit « article 83 », article 39, Prefon, Corem, etc.).
Tous ces placements fonctionnent plus ou moins sur le même principe : un avantage fiscal sur les versements, qui sont déductibles du revenu imposable ; un blocage des capitaux jusqu’à la retraite ; et une conversion en rentes viagères procurant un complément de ressource à vie soumis à l’impôt sur le revenu, lors du départ à la retraite.
Ces principes connaissent des exceptions. Le Plan d’épargne retraite populaire (Perp), permet dores et déjà de récupérer 20 % de son épargne en capital à la retraite. Et pour tous les produits de retraite, l’article A160-2 du Code des assurances permet de récupérer son capital, au lieu de percevoir une rente viagère, dès lors que ces rentes ne dépassent pas 40 euros par mois. Résultat, seuls 12 % des sorties du Perp s’effectuent actuellement par un paiement de rentes viagères, les 88 % restant étant récupérés en capital ou en versement unique.
La Loi Pacte prévoit d’assouplir encore les possibilités de sortie en capital sur un PERP. Adoptée par l’Assemblée Nationale le 9 octobre 2018, et amendée par le Sénat dans sa version adoptée le 12 février 2019, la loi Pacte, ou « Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises », devrait être définitivement aménagée à la marge pour être promulguée au printemps.