Bilan 2024 et bonnes résolutions 2025 pour votre argent

A force d’être assaillis de mauvaises nouvelles, on risquerait de ne pas voir les bonnes surprises de l'année écoulée, moins médiatisées que nombre d'actualités économiques, politiques ou environnementales préoccupantes.

On aurait pourtant tort de ne pas célébrer le bilan de l'année 2024, plutôt faste pour votre argent, car il est aussi riche d'enseignements pour aborder ce nouveau millésime 2025 plein de bonnes résolutions.

Bourse : les crises surviennent rarement quand on les attend

Malgré les vents contraires soufflant fin 2023, les marchés financiers ont défié en 2024 les prédictions pessimistes de beaucoup d’experts. Entre l’inflation menaçante et la hausse des taux d’intérêt critiquée, l’économie et la finance ont plutôt bien résisté.

Les actions américaines ont une fois de plus mené la course en tête. Les Etats-Unis profitent de l’engouement persistant pour leurs géants de la technologie, dont les produits et services inondent le monde entier.

Les principaux indices boursiers de Wall Street affichent ainsi des gains enviables, selon le poids des secteurs technologiques dans leur composition : + 12,9% pour l’indice Dow Jones Industrial Average, +23,3% pour l’indice Standard & Poor’s 500 et +28,6% pour le marché des valeurs de croissance Nasdaq composite.

Vu d’Europe, les scores des actions américaines sont encore plus flatteurs, grâce au rebond du dollar : le billet vert a gagné 6,4% par rapport à l’euro en 2024 (il avait baissé de 3,7% en 2023).

Avec ce gain de change, les fonds d’investissements en actions américaines, accessibles en France, ont gagné 27,1% en moyenne, selon la base de données Quantalys. Les fonds dédiés aux sociétés américaines en forte croissance (« growth », à plus forte proportion de technologie), ont même grimpé de 32,3% en moyenne.

Malgré la guerre d’Ukraine pénalisant l’Europe, par ses coûts directs (aides financières creusant les déficits) et ses coûts indirects (énergie, agriculture, démographie…), l’indice Euro Stoxx 50 affiche aussi un score honorable, avec 7,7% de gain en 2024.

Dans la zone euro, l’Allemagne (+18,8%), l’Espagne (+14%) et l’Italie (+13%) s’en tirent mieux que la France, où l’indice CAC 40 terminait l’année en repli de 2,2%. Une mauvaise passe due au revers des champions du luxe.

Résolutions 2025 :

• Gérez vos investissements selon vos propres priorités et l’horizon de vos projets, sans accorder trop d’importance aux prévisionnistes.
• Diversifiez vos placements financiers avec une proportion d’actions pour profiter de leur dynamisme à long terme, mais sans excès pour résister aux pertes et profiter des replis, fréquents en Bourse.
• Panachez vos placements de diversification en actions, entre différents pays, continents et secteurs économiques, pour ne louper aucune opportunité et atténuer leurs risques spécifiques.

Rendement : les taux rémunèrent toujours

Les taux d’intérêt sont un baromètre clé pour votre épargne. Mais leur évolution est à double tranchant. Quand les taux d’intérêt griment trop vite, les placements en obligations sont dévalorisés pour s’ajuster aux nouveaux rendements sur les marchés, comme en 2022. En outre, la hausse des taux pénalise aussi les emprunteurs et l’économie en général, à cause des crédits plus chers.

A l’inverse, une trop forte baisse des taux d’intérêt pénalise aussi les rendements de nombreux placements. C’était le cas pour l’assurance-vie en euros, les comptes à terme ou autres livrets, jusqu’en 2021.

En 2024, l’évolution des taux d’intérêt a été plus douce pour les épargnants, avec un compromis préservant à la fois les performances et les rendements.

D’un côté, la BCE a baissé quatre fois son taux officiel d’un quart de point en 2024, de 4% à 3%, ce qui reste assez rémunérateur. Les fonds de trésorerie monétaire en euros ont rapporté 3,66% en moyenne, et les fonds d’obligations en euros à court terme ont progressé de 3,76%, selon Quantalys.

De l’autre côté, les taux d’intérêt à long terme sont remontés, mais bien plus doucement qu’en 2022, ménageant les placements en obligations à plus long terme. Le taux des emprunts d’Etat français à dix ans, les obligations assimilables du Trésor (OAT), a augmenté de 0,64 point en un an, à 3,19% fin 2024.

Placement vedette de 2024, appréciés des investisseurs institutionnels comme des particuliers, avec de nouveaux records de souscriptions, les fonds d’obligations à échéance ont rapporté en moyenne 4,47% en 2024, et même jusqu’à 7,2% pour les obligations à échéance de pays émergents.

Aux niveaux actuels, les placements liés aux taux d’intérêt offrent encore des opportunités, avec des degrés de risques mesurés, selon les horizons d’investissement et les spécialités de chaque fonds.

Résolutions 2025 :

• Ne laissez plus dormir d’abondantes liquidités sur des comptes non rémunérés. Pour 10 000 euros qui dorment, c’est plusieurs centaines d’euros de manque à gagner par an depuis deux ans !
• Placez vos liquidités en adéquation avec vos besoins. Pour quelques mois et jusqu’à 2 ans, privilégiez les comptes à terme bancaires et les fonds obligataires de court terme.
• Le fonds en euros sécurisé de votre contrat d’assurance vie retrouve des couleurs. Profitez-en et soyez attentifs aux potentiels bonus de rendement proposés.

Pouvoir d’achat : la désinflation l’emporte

Si vous aviez les yeux rivés sur les marchés, les rendements, ou votre compte bancaire, vous auriez pu louper la meilleure nouvelle de l’année 2024 pour votre épargne : la désinflation.

En effet, l’inflation galopante est un fléau grignotant le pouvoir d’achat de votre argent, qu’il s’agisse de vos revenus ou de vos placements.

On l’avait oublié pendant des décennies, mais le retour de l’inflation a été un vrai choc entre 2021 et 2023. Après la crise sanitaire, du printemps 2020 au printemps 2021, l’inflation s’est envolée en 2022, attisée par la guerre d’Ukraine, avec une flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

En France, l’inflation moyenne a atteint 5,2% en 2022 et 4,9% en 2023, selon l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’Insee. Au pic d’inflation de février 2023, la hausse des prix sur un an atteignait 6,3%, et même 7,3% pour l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). Cet écart est principalement dû au fait que l’énergie a un poids plus élevé dans l’IPCH européen, et aussi qu’il ne tient pas compte des remboursements de la Sécu dans le coût net des soins, contrairement à l’IPC de l’Insee, basé sur le reste à charge réellement payé.

Au final, l’inflation anéantissait bel et bien la revalorisation de la plupart des placements sans risque. Malgré le relèvement à 3% du taux du Livret A depuis le 1er février 2023, les économies placées sur ce livret perdaient environ 2% de leur pouvoir d’achat par an. Bonne nouvelle, ce n’est plus le cas. En 2024, l’inflation était redescendue à 2%, selon l’Insee.
Résultat, même si les rendements des placements sûrs sont un peu en repli cette année, dans le sillage des taux d’intérêt, le pouvoir d’achat de vos économies remonte au beau fixe !

Résolution 2025 : 

• N’attendez pas ! Ne reportez plus les décisions importantes pour faire fructifier votre épargne, car le temps c’est de l’argent.

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